Acidification du milieu marin - Manche - Mer du Nord

Publié le 15 mai 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Manche - Mer du Nord / État physique et chimique / Caractéristiques chimiques

Acidification du milieu marin 

Auteurs : Catherine Goyet (UPVD/IMAGES, Perpignan). Avec la participation de Véronique Guglielmi, Yves Maurissen et Annick Fabre.

Nous nous intéressons ici aux variations spatio-temporelles des flux air-mer de CO2 et du pH dans la sous-région marine Manche-mer du Nord, qui correspond à la Manche et au sud de la mer du Nord (ou Baie Flamande).

Ce secteur est caractérisé par de faibles profondeurs, de forts courants de marée, et d’importants apports fluviaux en nutriments ainsi qu’en carbone organique et inorganique, provenant du Rhin, de la Meuse, de l’Escaut, de la Tamise, de la Somme et de la Seine.

Ces apports fluviaux ont deux effets opposés sur le système des carbonates : les nutriments, en augmentant la production primaire, amènent à un comportement de type puits de CO2 atmosphérique, tandis que le carbone amène au comportement opposé, de type source : l’apport de carbone inorganique et la dégradation microbienne de la matière organique augmentent la pression partielle de CO2 dans l’eau.

De plus, l’impact de ces effets n’est pas le même partout : les apports fluviaux sont plus importants dans les eaux côtières que dans les eaux du large, et les fleuves n’ont pas tous les mêmes propriétés physico-chimiques.

Ceci conduit à de grandes variations, à la fois spatiales et saisonnières, des flux air-mer de CO2 et du pH, selon qu’un effet prédomine par rapport à l’autre.

Par ailleurs, des variations inter-annuelles sont aussi notées : en moyenne sur l’année, l’ensemble de la zone alterne entre puits et source de CO2 atmosphérique.

Du fait de la grande variabilité des paramètres du système des carbonates, la disponibilité de données régulièrement échantillonnées à la fois dans le temps et dans l’espace, est ici cruciale. Des modèles 3D couplant phénomènes biogéochimiques et phénomènes hydrodynamiques ont été proposés pour extrapoler les mesures : le modèle MIROCO2 &CO, et le modèle ECOHAM.