Analyse des sources directes et chroniques en substances dangereuses vers le milieu aquatique - Manche - Mer du Nord

Publié le 15 mai 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Pressions et impacts - Manche - Mer du Nord / Pressions chimiques et impacts associés / Contamination par des substances dangereuses

Analyse des sources directes et chroniques en substances dangereuses vers le milieu aquatique

Auteurs : Xavier Bourrain (Agence de l’eau Loire-Bretagne, Orléans) ; Claude Branellec et contributions internes de J. Duchemin, O. Blot, M. Raguet, B. Casterot, N. Thépaut, F. Bruchon et A.S. Allonier (Agence de l’eau Seine-Normandie, Honfleur) ; Delphine Martin (Agence de l’eau Artois-Picardie, Douai).

D’usage très répandu dans notre société moderne, les substances chimiques ont une origine naturelle – sels minéraux, hydrocarbures, métaux lourds – ou synthétique – solvants, plastifiants, cosmétiques, détergents, médicaments, phytosanitaires, polychlorobiphényles (PCB).

Chaque année, des milliers de nouvelles molécules font leur apparition sur le marché, s’ajoutant aux dizaines de milliers déjà existantes.

Certaines d’entre elles sont considérées comme dangereuses du fait de leurs propriétés ou de celles de leurs métabolites : action toxique à faible ou très faible dose, persistance et bioaccumulation, effet à long terme, ces effets pouvant être cumulatifs. Elles ont des effets dommageables pour la faune, la flore et la santé humaine et contribuent à l’appauvrissement des écosystèmes aquatiques, notamment des milieux estuariens, littoraux et marins, qui constituent le réceptacle de toutes les eaux continentales.

Comme le représente la figure 1, à peu près toutes les activités humaines sont à l’origine d’émissions de substances dangereuses, dont l’importance est fonction du degré d’anthropisation des territoires considérés. Leur transfert d’un compartiment à l’autre de l’environnement se fait selon des processus physiques, biochimiques ou biologiques complexes et encore mal connus, où interviennent entre autres les propriétés intrinsèques de chaque substance – volatile, soluble, lipophile, etc. –, le contexte local, urbain ou rural, l’existence ou non de traitement de réduction, les conditions hydrologiques, hydrogéologiques et climatiques, etc.

Aux sources ponctuelles, les plus faciles à évaluer et à maîtriser, s’ajoutent des sources diffuses sur lesquelles agissent de nombreux facteurs, tels que le ruissellement, le transport atmosphérique, les interactions air-sol-sous-sol. Certaines de ces sources constituent des stocks de contamination potentiellement mobilisables et actifs sur le long terme, dont la connaissance est encore très lacunaire.

Les apports en substances dangereuses sont traités ici par source (agriculture, collectivités et industries) pour chaque bassin versant (Artois-Picardie, Seine-Normandie et Loire-Bretagne).