Biocénoses des fonds durs de l'infralittoral - Mers Celtiques

Publié le 7 avril 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Mers Celtiques / État biologique / Caractéristiques biologiques - biocénoses

Biocénoses des fonds durs de l'infralittoral

Auteurs : Sandrine Derrien-Courtel, Aodren Le Gal (MNHN, Concarneau).

Les biocénoses des fonds subtidaux rocheux sont réparties au sein de deux étages (figure 1, Annexe 1) :

  • l’étage infralittoral, caractérisé par les algues photophiles (laminaires, cystoseires…). Il peut dépasser 30 m C.M. en mer d’Iroise, être limité à quelque mètres, ou disparaître totalement dans les eaux les plus turbides. L’infralittoral supérieur correspond à la ceinture à laminaires (ou autres grandes algues brunes) denses (≥ 3 pieds·m-2) ; l’infralittoral inférieur correspond à la ceinture à laminaires (ou autres grandes algues brunes) clairsemées (< 3 pieds·m-2);
  • l’étage circalittoral est marqué par la disparition des algues photophiles et un développement des espèces animales (la limite circalittoral côtier - circalittoral du large correspondant à la fin des algues dressées).

La façade Manche-Atlantique, réunissant les trois sousrégions marines Manche-mer du Nord, mers celtiques et golfe de Gascogne, présente une grande variété de conditions environnementales en raison de son étendue, de sa géomorphologie et de la topographie de ses fonds.

La sous-région marine mers celtiques se caractérise par l’importance de l’action des grandes houles et des forts courants de marée (régime macrotidal), qui peuvent atteindre localement 8 nœuds en période de vive-eau (figure 2). Cet hydrodynamisme intense empêche la formation d’une thermocline estivale, contrairement à ce qui peut être observé plus au large en Atlantique nord-est et dans la partie intérieure de la mer d’Iroise (baie de Douarnenez, rade de Brest). Les fronts d’Ouessant et d’Iroise marquent la séparation entre ces eaux stratifiées et homogènes (Figure 3).

Le substrat rocheux subtidal, très minoritaire à l’échelle de cette sous-région, se cantonne à la partie côtière située à l’extrême sud-est des mers celtiques et ne concerne qu’Ouessant (Annexe 2).

En mers celtiques, les biocénoses dominées par les macroalgues atteignent des profondeurs importantes (> à 30 m C.M.), grâce à une clarté de l’eau inégalée sur l’ensemble de la façade Manche-Atlantique (figure 1).

L’acquisition de connaissance sur le domaine subtidal rocheux est complexe et coûteuse. Les échantillonnages réalisés par des plongeurs couvrent des surfaces relativement limitées, tandis que l’utilisation de R.O.V. (Remotely Operated Vehicle) et autres outils vidéo permettent de prospecter des profondeurs plus importantes, au détriment de la précision (identification des espèces, inventaire des différents microhabitats, etc.). La description des biocénoses des mers celtiques est issue de l’inventaire Znieff-mer d’Ouessant, et du suivi REBENT réalisé sur 2 points depuis 2003. Le travail de Cabioch complète ces informations grâce aux explorations menées sur des zones plus profondes.