Biocénoses des fonds durs du circalittoral - Golfe de Gascogne

Publié le 31 mars 2020 — Modifié le 4 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Golfe de Gascogne / État biologique / Caractéristiques biologiques - biocénoses

Biocénoses des fonds durs du circalittoral 

Auteurs : Sandrine Derrien-Courtel et Aodren Le Gal (MNHN, Concarneau). Avec la collaboration de Marie-Noëlle de Casamajor (Ifremer-Anglet) ; Jean Claude Ménard (association ELV) ; Anne-Laure Barillé (Bio-Littoral Nantes) ; Julien Dubreuil (In Vivo) ; Pierre-Guy Sauriau (CNRS, La Rochelle), Jean Vacelet et Pierre Chevaldonne (CNRS, Marseille).

Les biocénoses des fonds subtidaux rocheux sont réparties au sein de deux étages (figure 1, Annexe 1) :

  • l’étage infralittoral, caractérisé par les algues photophiles (laminaires, cystoseires…). Il peut dépasser ‑30 m C.M. en mer d’Iroise, être limité à quelques mètres ou disparaître totalement dans les eaux les plus turbides. L’infralittoral supérieur correspond à la ceinture à laminaires (ou autres grandes algues brunes) denses (≥ 3 pieds·m-2) ; l’infralittoral inférieur correspond à la ceinture à laminaires (ou autres grandes algues brunes) clairsemées (< 3 pieds·m-2).
  • l’étage circalittoral est marqué par la disparition des algues photophiles et un développement des espèces animales (la limite circalittoral côtier - circalittoral du large correspondant à la fin des algues dressées).

La figure 1 montre bien que la répartition bathymétrique des ceintures est très variable d’un site à l’autre. Dans les milieux très turbides, la tranche d’eau où peut s’effectuer la photosynthèse est réduite et les peuplements infralittoraux photophiles tendent à disparaître ; dans ce cas, les espèces circalittorales peuvent remonter, parfois jusqu’à quelques mètres seulement du médiolittoral. On peut aussi faire le constat de l’absence de certaines ceintures sur bon nombre de sites. En effet, les profondeurs atteintes sur ces histogrammes correspondent aux profondeurs atteintes par les scientifiques en plongée : quand le transect devient trop long ou que le sédiment vient tronquer la limite inférieure d’une ceinture, la profondeur retenue est alors la limite maximale observée.

La façade Manche-Atlantique, réunissant les trois sousrégions marines Manche-mer du Nord, mers celtiques, et golfe de Gascogne, présente une grande variété de conditions environnementales en raison de son étendue, de sa géomorphologie et de la topographie de ses fonds.

La sous-région marine golfe de Gascogne se caractérise principalement par un régime de marée de type macrotidal (> 4 m) avec des courants de marée plus faibles qu’en Manche, à l’exception de quelques zones particulières telles que les chenaux du golfe du Morbihan, d’Houat, le passage de la Teignouse, les Béniguets, Étel, les pertuis Breton, d’Antioche et de Maumusson, la baie de Marennes-Oléron ou les passes de l’estuaire de la Gironde et du bassin d’Arcachon (figure 2). La partie sud du golfe de Gascogne (d’Arcachon à Hendaye) présente un marnage mésotidal (< à 4 m) avec de faibles courants de marée.