Caractéristiques et état écologique - Manche - Mer du Nord / État biologique / Caractéristiques biologiques - biocénoses
Biocénoses des fonds meubles du circalittoral
Auteurs : Céline Rolet et Nicolas Desroy (Ifremer, Dinard). Avec la collaboration de Louis Cabioch (CNRS, Roscoff), Franck Gentil (UPMC, Roscoff), Jean-Marie Dewarumez (CNRS, Wimereux), Sandrine Vaz (Ifremer, Boulogne-sur-mer), Aurélie Foveau et Patrick Le Mao (Ifremer, Dinard), Estelle Baudinière et Pascal Laffargue (Ifremer, Nantes).
Les études des peuplements benthiques à l’échelle de la Manche ont eu lieu principalement autour des années 1970. Ces données, toujours en cours de traitement, ne sont pas encore disponibles. La distribution spatiale des principales espèces recensées lors des campagnes d’exploration de la Manche par Cabioch et ses collaborateurs devrait prochainement faire l’objet de la publication d’un atlas. Cet ouvrage constituera l’unique vision à cette échelle spatiale. Suite aux travaux de Raffin au début des années 2000, une cartographie des biocénoses benthiques de la mer d’Iroise a été réalisée par l’Ifremer de Brest (Département DYNamiques de l’Environnement CÔtier) et est en cours de validation. Elle sera prochainement disponible sur le site du REBENT et viendra compléter la couverture de la Manche. Le travail de laboratoire (tri, identification des espèces…) découlant des campagnes de prélèvements est en effet un travail long, rendant difficile, dans l’état actuel des moyens humains mis en œuvre, la perspective de suivis réguliers des biocénoses benthiques à grande échelle d’espace.
Peu de données récentes existent et parmi celles-ci, beaucoup ne sont pas accessibles (données privées, à caractère industriel ou en cours de traitement). À une échelle régionale, seule la Manche orientale a fait l’objet d’une prospection récente dont les données, en cours de valorisation, ne sont pas encore accessibles.
Malgré ce travail, il est impossible de dégager des tendances évolutives des biocénoses benthiques en Manche orientale depuis les années 1970, en raison de différences méthodologiques. Les prélèvements effectués par Cabioch et ses collaborateurs ont en effet été triés à bord, alors que ceux réalisés par Foveau et ses collaborateurs l’ont été au laboratoire. Il en résulte ainsi un doublement de la richesse spécifique (Annexe 10). En se basant sur les espèces de la mégafaune, il en résulte que les grands ensembles biosédimentaires sont toujours en place, malgré des changements pouvant survenir localement suite à des pressions naturelles et/ou anthropiques.
Des investigations devraient être prochainement programmées en Manche occidentale (2012 et 2013), et dont le but sera de juger, à l’aide de prélèvements effectués à la drague Rallier du Baty, de l’évolution des limites de distribution de la mégafaune benthique (mollusques, arthropodes crustacés décapodes et échinodermes) depuis les années 1970 en réponse à l’élévation des températures de l’eau de mer. Même si quelques dizaines de prélèvements quantitatifs seront également effectués, l’objectif de cette mission n’est pas de re-décrire les biocénoses benthiques.