Courantologie - Mers Celtiques

Publié le 7 avril 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Mers Celtiques / État physique et chimique / Caractéristiques physiques

Courantologie 

Auteurs : Pascal Lazure (Ifremer, Brest), Stéphanie Desmare (SHOM).

L’intérêt scientifique porté à la région s’est traduit par des études océanographiques assez nombreuses depuis les années 1980, notamment pour comprendre certains processus à moyenne échelle  : le front d’Ouessant, la marée interne, les variabilités saisonnières, etc., mais aussi pour améliorer la connaissance de circulation côtière : les courants résiduels, les courants de marée... Cependant, la structure tridimensionnelle des courants est encore peu décrite.

Concernant les courants de marée, des publications anciennes regroupent les connaissances accumulées au fil des années et recueillies souvent auprès des navigateurs. Ces informations sont surtout qualitatives, mais restent néanmoins précieuses et ont été reprises pour l’essentiel dans les publications plus récentes.

Les moyens de calcul actuels permettent une modélisation fine des courants en 2D et 3D à condition de disposer de suffisamment de connaissance de la bathymétrie et de la marée pour imposer des conditions aux limites, et de mesures de courants pour valider les modèles. Les modèles de circulation côtière requièrent une bonne connaissance des processus moyenne échelle et de leur impact sur les phénomènes de mélange. Il reste encore beaucoup de questionnement sur le rôle de la marée interne et son impact sur les processus physiques et biologiques.

Les mesures de courants in situ restent indispensables pour les études courantologiques de la circulation moyenne ou des courants de marée, elles constituent un moyen de vérification et de validation des modèles numériques. Elles permettent surtout une évaluation des différentes composantes du courant et de leur variabilité temporelle ou spatiale dans les trois dimensions. Malgré l’utilisation quasi-systématique de profileurs doppler depuis quelques années, le nombre de données de ce type est encore faible et les informations près du fond ou le long de la colonne d’eau font souvent défaut.

Il existe par ailleurs une technique alternative de mesures des courants de surface qui permet une couverture plus étendue en utilisant des radars haute fréquence installés le long de la côte et en exploitant des signaux rétrodiffusés par les vagues. Un système de radars HF (WERA) fonctionne actuellement en mer d’Iroise (Cléden-Cap-Sizun) et donne de bons résultats. Ce type de mesure est complémentaire mais ne remplace pas la mesure in situ.