Analyse économique et sociale de l'utilisation de nos eaux marines et du coût de la dégradation du milieu marin - Manche - Mer du Nord / Coût de la dégradation du milieu
Coûts liés à la dégradation des ressources conchylicoles
Auteurs : Sophie Girard, Rémi Mongruel (Ifremer, Brest).
À l’issue de ce premier exercice d’évaluation des coûts liés à la gestion et à la dégradation des ressources conchylicoles, le bilan atteint un montant annuel (hors impacts résiduels) de 30 millions d’euros, largement dominé par les coûts de suivi et d’information, et les coûts de prévention.
Pour améliorer la répartition des coûts par sous-région marine, il faudrait pouvoir affiner la régionalisation de certains coûts, en réaffectant notamment les coûts des services déconcentrés pour les Cultures Marines par sous-région marine. De même, pour préciser le partage des coûts entre « suivi et information » et « prévention », il faudrait pouvoir disposer de données plus détaillées au sein des dépenses de l’administration pour isoler les coûts de mise en œuvre, d’application et de contrôle de la réglementation concernant l’exploitation des bassins. Pour atteindre enfin une meilleure exhaustivité, il faudrait compléter le recueil d’information sur les coûts avec certaines données que nous n’avons pu recueillir dans un premier temps, comme les contributions des universités aux programmes de recherche appliquée.
Les coûts liés aux impacts résiduels restent difficiles à évaluer. Cette évaluation suppose de mobiliser des compétences pluridisciplinaires, du fait des nombreuses interactions que le thème de dégradation des ressources conchylicoles met en jeu, et de disposer d’un minimum de données économiques de référence afin de suivre les résultats des entreprises et pouvoir paramétrer des modèles bio-économiques le cas échéant. La comptabilisation des coûts liés à la crise des surmortalités, qui est à ce stade prématurée, soulève par ailleurs des questions méthodologiques pour définir des indicateurs économiques pertinents et une méthode d’annualisation et d’imputation des coûts, dans la mesure où les surmortalités sont d’origines multifactorielles. Elle pose enfin la question de la détermination d’un état de référence, s’agissant d’un secteur où l’adaptation à la dégradation des conditions d’élevage est antérieure à la crise des mortalités.