Coûts liés aux impacts des espèces non indigènes invasives - Manche - Mer du Nord

Publié le 11 mai 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Analyse économique et sociale de l'utilisation de nos eaux marines et du coût de la dégradation du milieu marin - Manche - Mer du Nord / Coût de la dégradation du milieu

Coûts liés aux impacts des espèces non indigènes invasives

Auteurs : Marjolaine Frésard (UBO, Quimper), Alexia Cujus (UBO, Brest).

Les espèces non-indigènes invasives sont des espèces allochtones qui sont introduites en dehors de leur aire de répartition d’origine, s’implantent dans un nouvel écosystème et y prolifèrent (CDB, article 8h, 1992).

Ces espèces peuvent être animales ou végétales et sont susceptibles de générer des dommages économiques en bouleversant le fonctionnement des écosystèmes – ce qui dégrade les services écosystémiques –, en modifiant les habitats et en menaçant les espèces autochtones, qui peuvent faire l’objet d’usages marchands et/ou non-marchands, et/ou avoir par ailleurs une valeur de non-usage. Ce travail présente les différents impacts possibles des espèces non-indigènes invasives dans le cadre méthodologique retenu par le groupe d’experts relatif aux « coûts associés à la dégradation du milieu marin ». Cette analyse est ensuite appliquée à la sous-région marine Manche-mer du Nord en présentant les principales espèces non-indigènes invasives et leurs impacts économiques avérés. La dégradation du milieu marin causée par les espèces invasives est considérée par rapport aux dommages perceptibles. Ainsi, seules les espèces non-indigènes invasives provoquant des dommages perceptibles sont retenues dans ce travail. L’analyse est qualitative, et quantitative lorsque les données sont renseignées. Par ailleurs, les espèces dites « lessepsiennes » et les « migrations » de certaines espèces du fait du réchauffement des eaux ne sont pas considérées dans ce travail.

Pour la sous-région marine, la dégradation du milieu marin en lien avec des espèces invasives est principalement due à la crépidule (Crepidula fornicata), la sargasse (Sargassum muticum) et le wakamé (Undaria pinnatifida). Il s’agit des espèces pour lesquelles l’information est la plus abondante. Pour l’instant, il n’y a pas de dommages provoqués par d’autres espèces invasives que l’on aurait pu renseigner en termes économiques.

L’analyse pourrait être étendue par la suite pour identifier et considérer d’autres espèces invasives, par exemple l’ascidie massue Stylea clava, qui est un compétiteur spatial, trophique et un prédateur d’espèces indigènes, et qui semble imposer des coûts de nettoyage des infrastructures portuaires, des navires et engins de pêche, ainsi que des parcs ostréicoles.

On présentera les différents coûts associés aux impacts de l’huître creuse et de la crépidule. L’analyse est qualitative, et quantitative lorsque les données sont renseignées.