Distribution des biotopes principaux des fonds marins - Golfe de Gascogne

Publié le 31 mars 2020 — Modifié le 4 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Golfe de Gascogne / État biologique / Description des différents biotopes

Distribution des biotopes principaux des fonds marins

Auteurs : Jacques Populus (Ifremer, Brest). Avec la participation de Anouar Hamdi (IMA, Bayonne), Mickaël Vasquez (Ifremer, Brest), Alain Pibot (Aamp, Brest).

L’habitat physique marin représente la partie abiotique de l’habitat ou biotope, c’est-à-dire un assemblage de caractéristiques physiques propres à abriter des communautés d’espèces ou biocénoses.

Lors de prélèvements d’échantillons de benthos sur le fond, il n’est pas toujours facile de mesurer les propriétés de l’habitat physique. Certaines caractéristiques sont aisées à mesurer in situ et ont une valeur intrinsèque assez stable dans le temps – profondeur, nature du substrat –, d’autres interviennent par leur comportement moyen sur une longue période, comme par exemple l’exposition du fond aux facteurs hydrodynamiques. Quand les biologistes ne parviennent pas à renseigner ces éléments, ils mentionnent l’habitat uniquement par sa biocénose, ce qui peut se révéler insuffisant pour renseigner l’habitat par un code univoque d’une classification reconnue, comme EUNIS. Faute de pouvoir se raccrocher à un système de référence, la carte de biocénoses ne peut alors ni être comparée à une carte voisine ni faire l’objet d’une compilation régionale.

Les biologistes réalisent des cartes d’habitats très détaillées à partir d’observations acoustiques ou optiques et de prélèvements et d’observations sur le fond.

Malheureusement, pour des raisons de coûts, ces cartes ne couvrent que peu de superficie : une carte produite par le REBENT couvre typiquement 100 km². Sur la sous-région n’existent que des cartes à moyenne échelle obtenues par interpolation entre les points de prélèvement, donc par nature peu précises. La description des habitats physiques procède d’une vision qui part de l’autre extrémité du spectre spatial, c’est-à-dire la recherche de l’exhaustivité géographique. L’exhaustivité est possible car les données physiques, à la différence des données biologiques, sont souvent disponibles sur de larges zones ; il en est ainsi de la bathymétrie, de l’hydrodynamique – vagues et courants provenant de modèles –, de la salinité et de la température, et aussi, dans une moindre mesure, de la nature du fond. Cette dernière, historiquement recueillie par prélèvement ou en même temps que les sondes bathymétriques, est aujourd’hui complétée par des levés acoustiques.

Sur les bassins marins de l’Union européenne, on est aujourd’hui capable de réunir de larges synthèses des données physiques dont la combinaison constitue les premiers niveaux de la typologie EUNIS, à savoir les niveaux 1 à 3 (sur roche) ou 4 (sur sédiment). La qualité et la finesse de ces données varient largement d’un lieu à l’autre, que ce soit entre pays ou en allant de la côte vers le large, où elles tendent naturellement à se raréfier. Dans un souci d’exhaustivité, on sera parfois obligé de recourir à des jeux de données assez approximatifs, d’où la nécessité de renseigner avec soin la qualité des données sources.