Extraction sélective de matériaux - Golfe de Gascogne

Publié le 31 mars 2020 — Modifié le 4 juin 2020

Pressions et impacts - Golfe de Gascogne / Pressions physiques et impacts associés / Pertes et dommages physiques

Extraction sélective de matériaux 

Auteurs : Frédéric Quemmerais-Amice (AAMP, Brest) Contributeurs et relecteurs scientifiques : Laure Simplet, Claude Augris, Michel Blanchard (Ifremer, Brest).

Les études relatives aux impacts écologiques des activités d’extraction de matériaux sur les habitats benthiques sont peu nombreuses et ponctuelles. Actuellement, il est donc impossible de tirer des conclusions et des généralisations sur les pressions et impacts écologiques de ces activités à l’échelle de la sous-région marine. On peut cependant dresser quelques perspectives.

Les demandes de concessions actuellement en cours d’instruction, concernent des volumes et des surfaces de plus en plus importantes et tendent à s’éloigner des côtes. Cependant, contrairement aux demandes de concessions de Manche-mer du Nord qui se localisent en centre Manche, au-delà des eaux territoriales, les demandes concernant le golfe de Gascogne sont encore majoritairement situées dans les eaux territoriales, à l’exception du site Astrolabe. L’extraction des sables et graviers siliceux va donc significativement augmenter dans les années à venir et restera à court terme géographiquement localisée dans les eaux territoriales ou à proximité immédiate de la limite des 12 milles nautiques (Astrolabe). Les impacts directs de l’activité sont évidents et significatifs sur la faune benthique. Après l’arrêt de l’extraction, un retour aux conditions écologiques proches de l’état initial est possible mais doit s’envisager au moins sur le moyen terme (plusieurs années à plus de dix ans, figure 2). L’importance des impacts directs et la possibilité de revenir à un état proche de l’état initial sont surtout fonction de l’intensité de l’extraction et de la résilience écologique du site (Tableau 2). Il convient donc, comme c’est déjà le cas pour un certain nombre de sites et d’activités, d’aménager les pratiques (intensité, saisonnalité, engins…) pour limiter les impacts directs et ne pas pénaliser les potentialités du site à revenir à un état proche de l’état initial après l’exploitation.

De plus, et c’est particulièrement vrai pour le maërl, il convient d’évaluer l’importance des pertes écologiques d’un point de vue biogéographique. À l’échelle européenne, la Bretagne forme un territoire important pour sa richesse en maërl. Il apparaît donc logique de protéger définitivement cet habitat [24]. À l’inverse, mais c’est une hypothèse, si les habitats de sables et sédiments grossiers visés par les futurs sites d’extraction sont bien distribués et de bonne qualité écologique à l’échelle de la sous-région marine et à l’échelle européenne, alors les impacts écologiques assumés sur ces sites pourraient ne pas être d’une importance majeure.