Impact global des apports en nutriments et en matière organique : eutrophisation - Mers Celtiques

Publié le 9 avril 2020 — Modifié le 5 juin 2020

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Impact global des apports en nutriments et en matière organique : eutrophisation

Auteurs : Jérôme Baudrier (Ifremer, Nantes), Sophie Beauvais, Aurélie Blanck, Jerôme Paillet (AAMP, Brest), Patrick Camus (Ifremer, La Trinité).

Pour pouvoir recenser les phénomènes d’eutrophisation marine côtière et proposer des méthodes tant de surveillance que de réduction de ces phénomènes, il convient tout d’abord de bien définir le terme « eutrophisation » lui-même. Au lieu de la définition étymologique stricto sensu de progression de l’enrichissement d’un milieu, on retiendra plutôt la notion d’état enrichi à un point tel qu’il en résulte des nuisances pour l’écosystème, et donc pour l’homme.

Cette définition opérationnelle privilégie donc les conséquences néfastes de l’enrichissement, c’est-àdire la production d’une biomasse algale excessive, voire déséquilibrée au point de vue biodiversité, et l’hypoxie plus ou moins sévère qui résulte de la dégradation de cet excès de matière organique.

Les manifestations de l’eutrophisation marine côtière peuvent classiquement prendre deux grands types d’apparence, selon que les algues proliférantes sont planctoniques ou macrophytiques ; les deux formes se rencontrent en France (figure 1).

Les mécanismes qui conduisent à l’eutrophisation, tant macroalgale que phytoplanctonique, sont :

  • un confinement de la masse d’eau ;
  • un bon éclairement de la suspension algale ;
  • des apports de nutriments terrigènes en excès par rapport à la capacité d’évacuation ou de dilution du site (voir les contributions thématiques « Analyse des sources directes et chroniques en nutriments, matières en suspension et en matière organique vers le milieu aquatique », « Apports fluviaux en nutriments et en matière organique » et « Retombées atmosphériques en nutriments »).

L’eutrophisation est déclenchée par la conjonction de ces trois facteurs.