Populations ichtyologiques de petits pélagiques - Golfe de Gascogne

Publié le 31 mars 2020 — Modifié le 4 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Golfe de Gascogne / État biologique / Caractéristiques biologiques - biocénoses

Populations ichtyologiques de petits pélagiques

Auteurs : Pierre Petitgas, Jacques Massé, Martin Huret, Mathieu Doray (Ifremer, Nantes), Erwan Duhamel (Ifremer, Lorient).

Les petits poissons pélagiques peuvent être définis comme les poissons du plateau continental vivant dans la colonne d’eau, sans dépendance vis-à-vis du fond pour leurs fonctions biologiques (nourriture en particulier) et ayant un comportement grégaire (formation de bancs).

Ils sont dépendants de conditions hydro-planctoniques variables. Leur source de nourriture à tous les stades de vie est la production planctonique, même si certains ingèrent des œufs et larves de poissons, voire de petits poissons. Ainsi, les poissons petits pélagiques ne constituent pas une communauté organisée trophiquement. On les étudie donc par population et espèce, détaillant les cycles de vie et les habitats, ce qui permet d’appréhender les causes de variabilité de ces populations.

Les eaux françaises en mer Celtique n’ont pas d’intérêt connu particulier en termes d’habitat pour les cycles de vie des espèces considérées ici. On se concentrera donc sur le golfe de Gascogne.

Dans le golfe de Gascogne, la série des campagnes acoustiques PELGAS menée annuellement au printemps depuis 2000 donne une image de l’ensemble des poissons petits pélagiques, sur le plateau français, de la côte jusqu’aux accores et du gouf de Capbreton à la pointe de Penmarch.

Cinq espèces totalisent 95 % des captures dans la série : le chinchard (Trachurus trachurus), la sardine (Sardina pilchardus), l’anchois (Engraulis encrasicolus), le maquereau (Scomber scombrus), le sprat (Sprattus sprattus). Sur la période 2000-2005, ces espèces totalisaient en moyenne une biomasse d’environ 1,2.106 tonnes, dont 700.103 pour le maquereau (valeur très imprécise pour cette espèce), 300.103 pour la sardine, 100.103 pour le chinchard, 80.103 pour l’anchois et 50.103 pour le sprat. La distribution de la biomasse de ces 5 espèces par classe de taille montre trois secteurs géographiques particuliers :

  • devant l’estuaire de la Gironde (45°10 N à 46°10 N, de la côte à la sonde 60 m), les petites tailles < 15 cm prédominent, correspondant à un mélange de sprat, petite sardine et petit anchois,
  • aux abords du talus au Nord de 45°20 N les tailles plus grandes prédominent > 20 cm,
  • le centre du plateau (sonde 100 m) au Nord de 46°30 N est désert.

Parmi ces espèces, seuls l’anchois et le sprat ont leur cycle de vie contenu presque entièrement dans les eaux françaises du golfe de Gascogne. Cela implique que l’état écologique ne peut être obtenu qu’à partir d’une intégration des connaissances à une échelle régionale supra-nationale, telle que par exemple coordonnée par le CIEM. L’importance d’habitats particuliers dans les eaux françaises devra être contrebalancée par d’autres facteurs ailleurs, afin d’établir un diagnostic robuste sur l’état écologique des populations.