Populations ichtyologiques de petits pélagiques - Manche - Mer du Nord

Publié le 15 mai 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Caractéristiques et état écologique - Manche - Mer du Nord / État biologique / Caractéristiques biologiques - biocénoses

Populations ichtyologiques de petits pélagiques

Auteurs : Yves Vérin, Sandrine Vaz et Frank Coppin (Ifremer, Boulogne-sur-Mer). Avec la participation de Jean-Paul Delpech, Kélig Mahé (Ifremer, Boulogne-sur-Mer), Pierre Petitgas (Ifremer, Nantes), Nicolas Bez (IRD, Sète).

La nourriture des poissons petits pélagiques à tous les stades de leur vie est principalement issue de la production planctonique, même si certains ingèrent également des petits poissons d’autres espèces.

Les espèces pélagiques sont donc dépendantes des conditions hydro-planctoniques qui sont elles-mêmes très variables. Dans le secteur géographique visé ici, restreint et peu profond, les espèces pélagiques ne constituent donc pas une communauté trophique à part entière. Elles seront présentées par espèce, en détaillant leurs cycles de vie et leurs habitats, afin d’appréhender les causes de variabilité de leurs populations.

Les populations pélagiques présentes en Manche peuvent être considérées comme saisonnières et se distribuent soit en fonction de leur cycle de migration comme le maquereau Scomber scombrus, le chinchard Trachurus trachurus et la sardine Sardina pilchardus, soit en fonction des exigences de leur reproduction comme le hareng Clupea harengus. Toutes ces espèces effectuent en effet d’importants cycles migratoires et ont une répartition géographique plus large. La Manche ne peut donc être dissociée de ses zones adjacentes puisque certaines espèces y sont présentes une partie de l’année (Ouest Écosse, mer Celtique, nord de la mer du Nord, voire golfe de Gascogne....).

Cette synthèse, qui s’appuie en premier lieu sur les données des campagnes expérimentales de chalutage Channel Ground Fish Survey (CGFS) et International Bottom Trawl Survey (IBTS), traitera essentiellement des espèces pélagiques en Manche orientale et dans le sud de la mer du Nord. En effet, ces deux campagnes sont actuellement les uniques outils de collecte de données scientifiques dans cette zone et ne couvrent pas la partie occidentale de la Manche. Cependant, des compléments d’informations sur cette zone ont été recueillis dans les rapports des groupes de travail internationaux du Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) chargés d’évaluer annuellement la plupart des stocks de poissons pélagiques.

Mises en place dans les années 1960 par les Pays-Bas, les campagnes IBTS ont pour objectif premier de calculer des indices de recrutement (juvéniles) pour les principales espèces commerciales en mer du Nord et de Manche est. Sept pays dont la France participent à ce programme coordonné par le CIEM. Tous les ans au mois de février, la France échantillonne donc le sud de la mer du Nord et, depuis 2007, une partie de la Manche orientale. Les données recueillies servent en premier lieu aux groupes internationaux chargés d’évaluer les stocks halieutiques (dont le groupe d’évaluation des stocks de hareng en mer du Nord).

La série des campagnes nationales CGFS mises en œuvre par l’Ifremer a été initiée en 1988, à raison d’une campagne chaque année au mois d’octobre, et couvre l’ensemble de la Manche orientale (voir la contribution thématique « Populations ichtyologiques démersales du plateau continental »). Durant ces campagnes, toute la macrofaune collectée au chalut de fond à grande ouverture verticale est systématiquement analysée.

Lors de la campagne IBTS, un échantillonnage des larves de hareng (calcul d’un indice larvaire) est également réalisé.

Les données internationales des campagnes IBTS sont disponibles sur le site du CIEM1 . Enfin, les indices calculés ainsi que les distributions spatiales et les habitats sont disponibles respectivement sur les sites du SIH2 et ceux du projet CHARM.