Caractéristiques et état écologique - Mers Celtiques / État physique et chimique / Caractéristiques chimiques
Répartition spatio-temporelle de la chlorophylle
Auteurs : Francis Gohin (Ifremer, Brest). Avec la participation de Stéphane L’Helguen (IUEM, Brest).
Le phytoplancton est une composante essentielle du milieu marin : premier maillon de la chaîne alimentaire, il est indispensable à la vie marine.
Cependant, son excès peut être redouté, lorsque l’espèce dominante émet des toxines ou lorsque la biomasse atteint de tels niveaux que l’équilibre du milieu est en jeu : on parle alors d’eutrophisation
Le pigment chlorophyllien, qui caractérise les végétaux en permettant la photosynthèse, est un indicateur de la biomasse du phytoplancton. Les cartes proposées dans cette étude sont essentiellement basées sur les données des capteurs optiques embarqués sur satellite et privilégient donc l’observation de la chlorophylle a (chla) de la couche de surface.
Dans la partie française des mers celtiques, mais dans une moindre mesure qu’en Manche, cette approche de surface est d’autant plus représentative de la colonne d’eau que le brassage par la marée et le vent est élevé. Les cartes de la température de surface estivale issues de l’atlas réalisé pour la DCSMM en début d’année 2011 permettent de mieux cerner les zones stratifiées de celles plus mélangées.
Contrairement aux autres sous-régions marines, nous ne disposons pas ici de séries de données in situ récoltées à des stations fixes par des réseaux côtiers qui permettraient de valider localement les cycles annuels de la concentration en chlorophylle a obtenus à partir des satellites. Toutefois, la sous-région pose peu de problèmes techniques particuliers car ses eaux sont claires et donc optiquement simples à analyser : il y a peu de remise en suspension, pas de charriage par les fleuves, et les côtes sont éloignées, à l’exception du voisinage d’Ouessant et de l’archipel de Molène. Les propriétés optiques des eaux de la sous-région sont cependant impactées saisonnièrement par la présence des coccolithophoridés, algues unicellulaires, principalement au printemps et au début de l’été. Si elles compliquent l’analyse du signal optique de la surface de l’océan, les plaquettes de calcite (CaCO3) contenues dans le squelette externe de ces algues unicellulaires sont aussi un excellent marqueur de leur présence dans des eaux qui prennent alors un aspect blanc laiteux.