Reptiles marins - Méditerranée occidentale

Publié le 19 mai 2020 — Modifié le 26 mai 2020

Caractéristiques et état écologique - Méditerranée occidentale / État biologique / Caractéristiques biologiques - biocénoses

Reptiles marins 

Auteurs : Françoise Claro et Jean-Christophe de Massary (MNHN, Paris).

La France a une responsabilité patrimoniale élevée à l’égard des tortues marines : en effet, les eaux et côtes françaises sont fréquentées par 6 des 7 espèces de tortues existantes, et la France veille sur des sites de ponte majeurs de plusieurs espèces en outre-mer. 

Ces espèces, qui font partie des plus menacées – leur statut sur la liste rouge de l’UICN va de « vulnérable » à « en danger critique d’extinction » selon les espèces – sont protégées par plusieurs conventions et accords internationaux.

Au plan communautaire, la tortue verte Chelonia mydas et la tortue caouanne Caretta caretta figurent en annexe II (désignation d’aires de protection spéciale) de la directive Habitats Faune Flore (DHFF). En Méditerranée occidentale, seule la tortue caouanne justifie la désignation de sites Natura 2000, la tortue verte ayant été retirée de la liste de référence française des espèces justifiant la désignation de sites Natura 2000 car rare en France métropolitaine.

L’ensemble des espèces observées en France métropolitaine – à savoir la tortue verte, la tortue luth Dermochelys coriacea, la tortue caouanne, la tortue de Kemp Lepidochelys kempii et la tortue imbriquée Eretmochelys imbricata – sont classées en annexe IV : protection stricte de l’espèce et de son habitat. Ces 5 espèces sont listées en annexe II (espèces animales sauvages en danger ou menacées) de la convention de Barcelone ainsi qu’aux annexes I (espèces migratrices en danger) et II (statut défavorable) de la convention de Bonn (CMS).

Dans le domaine des pêches, le règlement (CE) n°1967-2006 du Conseil du 21 décembre 2006 relatif aux mesures de gestion pour l’exploitation durable des ressources halieutiques en Méditerranée interdit de capturer délibérément, de détenir à bord, de transborder ou de débarquer des espèces marines visées à l’annexe IV de la DHFF ; la FAO a pris en 2005 (26ème session) plusieurs directives non contraignantes visant à réduire la mortalité des tortues de mer liée aux opérations de pêche ; et la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM), notamment à partir des travaux du Sous-Comité de l’Environnement et des Écosystèmes Marins (SCMEE), émet des recommandations spécifiques aux captures de tortues marines, en coordination avec la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés en Atlantique (CICTA) et les secrétariats des conventions de Berne, Bonn et Barcelone.

En France, toutes les espèces de tortues marines sont intégralement protégées par l’arrêté ministériel du 14 octobre 2005 qui constitue l’application des engagements communautaires et internationaux de la France pris à l’égard des tortues marines.