Retombées atmosphériques en nutriments - Manche - Mer du Nord

Publié le 15 mai 2020 — Modifié le 5 juin 2020

Pressions et impacts - Manche - Mer du Nord / Pressions chimiques et impacts associés / Enrichissement en nutriments et en matière organique

Retombées atmosphériques en nutriments 

Auteur : Aurélie Blanck (AAMP, Brest).

Les apports atmosphériques en phosphore sont relativement faibles comparativement aux apports fluviaux.

L’apport en phosphates est estimé à environ 12,5 tonnes sur un an pour une zone marine de 111 km², soit environ 110 kg·km−2·an−1. Si cette valeur est très proche de l’estimation de Guieu et al. (2010) pour la Méditerranée occidentale (100 kg·km−2·an−1), elle ne représente au maximum que 30 à 40 % de l’apport mensuel total en phosphates en Manche orientale (durant 3 mois, au printemps et en été susceptibles de soutenir les blooms phytoplanctonique à une période où le milieu est appauvri en phosphore) et bien moins de 10 % le reste de l’année. Ainsi, si l’atmosphère ne peut être négligée en tant que source de phosphates pour les eaux de surface, elle ne constitue une source notable, relativement aux autre sources, que durant des périodes limitées de l’année, correspondant essentiellement à la saison estivale (apports fluviaux limités, stratification des masses d’eaux) et sous forme d’évènements sporadiques mais intenses (orages violents « abattant » la matière particulaire atmosphérique). Dans cette étude seront donc traitées uniquement les retombées atmosphériques en azote.

Les émissions atmosphériques d’azote proviennent principalement de la combustion par les centrales électriques, de l’industrie et des processus industriels, de l’agriculture (dégradation des engrais) et du transport (rejets des gaz d’échappements), navigation internationale incluse. On estime que l’agriculture est le principal contributeur (40 %) des retombées atmosphériques en azote dans la région OSPAR II (mer du Nord au sens large), la combustion et le transport contribuant chacun à 23 % des retombées. Ceci s’explique par le niveau élevé des activités agricoles et industrielles dans ses zones côtières et son intense trafic maritime.