Transport maritime et ports - Méditerranée occidentale

Publié le 18 mai 2020

Analyse économique et sociale de l'utilisation de nos eaux marines et du coût de la dégradation du milieu marin - Méditerranée occidentale / Utilisation des eaux marines / Activités industrielles

Transport maritime et ports

Auteurs : Catherine Cumunel (MEDDTL, Paris), Aurélien Guingand (AAMP, Brest).

En matière de trafic de marchandises, la mer Méditerranée peut être considérée comme une mer intérieure à travers laquelle les pays riverains développent leurs échanges et également comme une des principales routes maritimes du commerce international, par laquelle transite près du tiers des échanges mondiaux.

Cette analyse s’applique pour la sous-région marine Méditerranée occidentale. Le trafic maritime y est caractérisé par des mouvements :

  • de navires en transit dans les eaux sous juridiction française, notamment en direction ou en provenance des ports italiens (Gênes, Livourne) via le canal Corse par exemple, où 20 737 navires de commerce ont été recensés en 2010 par le CROSS Méditerranée (figure 8) ;
  • de navires en direction ou en provenance du port de Marseille (principalement), seul GPM de la sousrégion marine, qui concentre 89 % du trafic de marchandises à l’échelle de l’ensemble des ports français de Méditerranée, sur un total de 96 millions de tonnes en 2010 (figure 7).

En matière de trafic passagers, cette zone maritime représente 30 % des mouvements au niveau national, soit environ 10,3 millions de passagers, principalement en raison des liaisons avec la Corse et l’Afrique du Nord, même si le trafic avec cette dernière région a néanmoins souffert ces dernières années d’un report modal vers le transport aérien. Les ports de Bastia et de Marseille figurent parmi les plus dynamiques de France, avec un nombre de mouvements de passagers en 2010 qui s’élève à un total d’environ 5 millions (figure 6). Par ailleurs, le trafic de ferries en transit dans les eaux françaises est également conséquent, notamment entre l’Italie et la Sardaigne.

Il n’existe pas de dispositif de séparation du trafic (DST) dans la sous-région marine. En revanche, le CROSS Méditerranée a la responsabilité de la mise en œuvre des mesures d’organisation du trafic maritime dans les Bouches de Bonifacio (figure 9). Ce dispositif vise à concilier la nécessaire préservation de l’environnement dans cette zone écologiquement sensible et le statut de détroit international des Bouches, qui suppose un droit de transit sans entrave de tous les navires. L’interdiction de naviguer dans le détroit se limite aux navires transportant des matières dangereuses battant pavillon d’un des deux États riverains, l’Italie et la France ou effectuant un transport de telles matières entre ports des deux États, quel que soit leur pavillon. L’encadrement du transit des autres navires s’articule autour de l’existence d’une route recommandée à double sens de circulation dans le détroit, de deux zones de passage recommandées à l’entrée et à la sortie de la route et de l’obligation de compte-rendu pour tous les navires (sauf exception) dont le tonnage est supérieur ou égal à 300 GT .

Le transit des navires de plus de 300 GT dans les Bouches de Bonifacio s’est inscrit en nette progression en  2010 (+13,6  % sur un an avec 3  457 navires recensés). Cette hausse du trafic est notamment imputable à une augmentation des rotations de rouliers (Grimaldi Lines) et de porte-conteneurs (Cie Borchard Lines).