Rapport scientifique pour l’évaluation 2018 au titre de la DCSMM
Évaluation du descripteur 5 « Eutrophisation » en France métropolitaine
L'évaluation de l'état d'eutrophisation des eaux marines françaises suivant les procédures définies par la DCSMM (Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin) s'est essentiellement basée, comme demandé par la Commission Européenne, sur les résultats d’évaluation de la DCE (Directive Carde sur l'Eau) pour la partie côtière mais également sur les résultats de la troisième application de la procédure commune OSPAR (COMP3). Toutefois, la zone d'emprise de la DCE limitée à la bande côtière inférieure à 1 mile nautique (mn) et les résultats de la COMP3 étant également très limités dans l'espace, de nouvelles méthodes ont été employées pour répondre aux prérogatives de la DCSMM : effectuer l'évaluation sur l'ensemble des sous-régions marines françaises.
L'absence ou le faible de nombre de données terrain compatibles avec les périodes inhérentes aux processus d'eutrophisation (accumulation de nutriments en hiver et blooms phytoplanctoniques au printemps-été) nous a conduits à utiliser des données issues de l'analyse des images satellites ainsi que de la modélisation, ceci nous permettant à la fois de couvrir l'ensemble des sous-régions marines et des périodes pertinentes.
Toutefois, tous les critères n'ont pu être évalués par le biais de ces méthodes; à cause du manque de données, de seuils ou d'indicateur pertinent, les algues toxiques et la macrofaune benthique n'ont pu être évalués. De même, si les seuils et métriques développé dans le cadre de la DCE ont pu être utilisés directement pour effectuer les évaluations des critères au niveau des masses d'eau côtières, les seuils ont dû être adaptés, en testant différentes méthodes, pour les eaux marines au-delà de ces masses d'eau côtières.
Ainsi les évaluations des différents critères et du descripteur 5 ont été effectuées selon un découpage des eaux marines françaises en 4 sous-régions marines (SRM), elles-mêmes divisées en 3 zones selon l’éloignement à la côte : une zone côtière entre la ligne de base et les 1 mn, une zone intermédiaire entre les 1 mn et 12 mn et une zone large au-delà des 12 mn.
Les résultats montrent une très bonne couverture spatiale de l'évaluation du descripteur 5 à l'échelle des SRM françaises. Les problèmes d'eutrophisation détectés avec cette approche se limitent à quelques zones au niveau de la zone côtière et de la zone intermédiaire. La zone au large n'est pas touchée par les phénomènes d'eutrophisation. Pour la SRM Manche Mer du Nord (MMN), la zone intermédiaire en face de la Baie de Somme ainsi qu'une partie de la Baie de Seine n'atteignent pas le Bon Etat Ecologique (BEE), sur la zone côtière quelques masses d'eau sont touchées par des échouages d'algues vertes opportunistes. Pour la SRM Mer Celtique (MC), les zones intermédiaires et larges atteignent le BEE dans leur intégralité, des masses d'eau côtière présentent des échouages d'algues vertes opportunistes, ce qui représente la principale manifestation de l'eutrophisation dans cette SRM. Dans la SRM Golfe de Gascogne (GdG), 2 zones dans le panache de l'estuaire de la Gironde et en baie de Vilaine ne semblent pas atteindre le BEE, au niveau côtier quelques masses d'eau au nord de la SRM sont également touchées par des échouages d'algues vertes opportunistes. La SRM Méditerranée Occidentale (MO) atteint le BEE dans son intégralité même si l'évaluation au niveau de la bande côtière manque de robustesse au regard du faible nombre de critère évaluée (peu ou absence de données disponibles pour certain critère) et que l'évaluation du critère oxygène au large ne correspond pas à la définition de la Directive.