Rapport scientifique pour l’évaluation 2018 au titre de la DCSMM
Évaluation du descripteur 1 « Biodiversité - Poissons / Céphalopodes » - France métropolitaine
Dans le cadre de la DCSMM, l’état écologique (EE) des composantes mobiles Poissons et Céphalopodes doit être évalué pour chacune des quatre sous-régions marines (SRM) françaises (Manche – Mer du Nord, Mers Celtiques, Golfe de Gascogne et Méditerranée Occidentale). Les groupes d’espèces évaluées ici sont précisément, (i) les poissons côtiers fréquentant majoritairement les Marais salés (hors Méditerranée), les milieux rocheux côtiers, les herbiers à phanérogames et/ou les milieux pélagiques côtiers (n = 27 espèces au total), (ii) les espèces pélagiques à occurrences rares (n = 2), (iii) les espèces démersales à occurrences rares (n = 2), (iv) les espèces amphihalines (n = 7) et (v) les céphalopodes côtiers fréquentant majoritairement les milieux rocheux côtiers, les herbiers à phanérogames et/ou les milieux pélagiques côtiers (n = 1). Faute d’indicateurs opérationnels et/ou de données disponibles, l’évaluation réalisée est qualitative. La méthode employée est une combinaison entre des avis d’experts consultés pour l’occasion et une analyse bibliographique faisant état des relations entre pressions des activités humaines et impacts sur les différents critères et descripteurs de la DCSMM. Au total, 113 évaluations ont été réalisées pour les différentes combinaisons d’espèces et SRM. Pour la majorité d’entre elles (58,4%), le Bon Etat Ecologique (BEE) n’a pas pu être qualifié faute de données et/ou de connaissances suffisantes. Pour les espèces x SRM évaluées (41,6%), l’évaluation conclut à un ‘BEE non atteint’ dans tous les cas (100%). Les groupes « Céphalopodes côtiers » et « Poissons côtiers » sont les deux groupes pour lesquels le taux de ‘BEE non évalué’ est le plus fort avec 100% et 86,2% respectivement. Ce résultat traduit un manque marqué de connaissances pour ces deux groupes d’espèces dans l’ensemble des SRM. Pour les autres groupes, le taux de ‘BEE non évalué’ est plus faible puisqu’il est de 60% pour le groupe des ‘Espèces démersales à occurrences rares’, et il est nul (0%) pour les groupes des ‘Espèces amphihalines’ et des ‘Espèces pélagiques à occurrences rares’. Les pressions ayant des effets néfastes sur l’état écologique des poissons et céphalopodes ont pu être identifiées. Celles concernant le plus grand nombre d’espèces (dont celles n’atteignant pas le BEE) sont les mortalités par pêche, professionnelle et récréatives, et leurs prises accessoires, ainsi que la dégradation des habitats. Il est apparu que les habitats côtiers ont des fonctionnalités essentielles pour de nombreuses espèces, or la dégradation de ces habitats impactent les populations. L’approche n’a toutefois pas permis de hiérarchiser les différentes pressions selon la magnitude de leurs impacts respectifs, ni d’évaluer la contribution relative des pressions anthropiques et des forçages naturels qui conditionnent l’état écologique des espèces. Des besoins de recherche pour l’acquisition de connaissances et le développement de surveillance et indicateurs sont clairement identifiés, ainsi que les besoins de gestion. La méthode adoptée ici présente des limites qui sont discutées. Mais les résultats obtenus constituent une première évaluation de l’état écologique et des impacts des pressions (état initial) pour un grand nombre d’espèces de poissons et céphalopodes côtiers en France métropolitaine.
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